Source du texte : afm-telethon
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La dystrophie musculaire de Duchenne peut aussi être appelée DMD, myopathie de Duchenne de Boulogne, dystrophie musculaire liée à l'X, Duchenne muscular dystrophy.

 

À quoi est-elle due ?

La dystrophie musculaire de Duchenne est due à une anomalie génétique dans le gène DMD, sur le chromosome X, entraînant l'absence d'une protéine : la dystrophine. Seuls les garçons ayant une anomalie sur ce gène sont atteints.

Les femmes qui ont un chromosome X porteur d'une anomalie dans le gène DMD ne présentent, le plus souvent, aucune gêne, mais ce chromosome X avec l'anomalie peut se transmettre à leur descendance. C'est une maladie génétique à transmission dite "récessive liée au chromosome X".

 

Comment la recherche est-elle organisée ?

De très nombreuses équipes de chercheurs travaillent sur la myopathie de Duchenne, tant pour comprendre le(s) rôle(s) de la dystrophine que pour essayer de remédier à son absence (thérapie génique, thérapie cellulaire, pharmacologie conventionnelle). Pour l’essentiel, ces équipes comprennent des biologistes, des généticiens et des cliniciens. La tendance actuelle est de concentrer les efforts par une intégration transversale de la recherche au sein de consortiums internationaux.

 

Il existe par ailleurs un regroupement des associations de malades en vue de mutualiser le financement des projets de recherche dans la myopathie de Duchenne, notamment pour ce qui concerne les essais cliniques, toujours très coûteux, et requérant des cohortes de plus en plus importantes de patients. Les associations ont parallèlement un rôle de lobbying auprès de leurs institutions respectives pour faire augmenter l’effort financier destiné à la recherche dans la myopathie de Duchenne ou les dystrophies musculaires en général.

 

Les chercheurs font très régulièrement le point sur leurs travaux au cours de conférences internationales : on citera notamment le congrès annuel de la World Muscle Society, les congrès organisés par le Duchenne Parent Project, tant aux États-Unis qu’en Angleterre, les colloques de l’ENMC (European Neuromuscular Center) et maintenant du TREAT-NMD, et bien sur les colloques médico-scientifiques organisés régulièrement par l’AFM-Téléthon : congrès "Myologie" tous les 3 ou 4 ans et Journées de Recherche Clinique tous les 2 ans.

 

Où en est la recherche ?

Des études cliniques se déroulent actuellement en France dans le but de mieux connaître la maladie et d'en améliorer la prise en charge ou le traitement.

Une des pistes explorées dans la dystrophie musculaire de Duchenne consiste à compenser l'anomalie génétique (saut d'exon, translecture du codon stop) pour obtenir une dystrophine fonctionnelle.

 

Plusieurs médicaments sont à l'étude pour améliorer et/ou protéger la fonction musculaire et/ou cardiaque.

 

L'étude "préU7 – exon 53", soutenue par l'AFM-Téléthon, a pour but de suivre l’évolution clinique de la maladie et de mesurer certains paramètres comme la force des membres supérieurs et des données biologiques, chez des garçons âgés de 6 à 15 ans, non ambulants, atteints de DMD et pouvant potentiellement être traités par le saut d’exon ciblant l’exon 53. (Cette étude est préalable à l’essai clinique évaluant l’AAV-U7, un oligonucléotide antisens capable d’induire le saut de l’exon 53 du gène DMD et contrôlé par un petit gène appelé U7.)

L'étude IBISD, soutenue par l'AFM-Téléthon, a pour but de suivre les marqueurs biologiques (biomarqueurs) liés à la maladie et à son évolution.

Une étude prospective internationale étudie l'évolution sur 3 ans de marqueurs biologiques et cliniques de la dystrophie musculaire de Duchenne, de la perte fonctionnelle et de la qualité de vie… de 250 personnes âgées de plus de 18 ans.

 

La base de données UMD-DMD France (UMD pour Universal Mutation Database), soutenue par AFM-Téléthon, a pour objectif de recueillir, grâce à la contribution des généticiens moléculaires et des cliniciens, les données génétiques et cliniques des personnes présentant une mutation du gène codant la dystrophine.

 


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Les premiers symptômes apparaissent dans l'enfance, vers l'âge de 3 ans. Seuls les garçons sont atteints. La dystrophie musculaire de Duchenne se manifeste par des difficultés motrices : les muscles sont moins forts. Au fil des années, apparaît une faiblesse musculaire progressive des membres et du tronc. La montée des escaliers, puis la marche deviennent difficiles puis impossibles.

 

La plupart des muscles de l'organisme peuvent être affectés : les muscles qui permettent le mouvement (muscles squelettiques, y compris les muscles respiratoires), mais aussi le muscle cardiaque et les muscles qui permettent le bon fonctionnement des organes (muscles lisses, présents dans la paroi de l'intestin, de la vessie…).

 

Que peut-on faire ?

La prise en charge médicale vise essentiellement à prévenir les complications, notamment orthopédiques, cardiaques et respiratoires. Elle améliore le confort et la durée de vie des personnes atteintes de dystrophie musculaire de Duchenne.

 

Une surveillance régulière aux niveaux musculaire, orthopédique, respiratoire, cardiaque, nutritionnelle, ORL, bucco-dentaire... permet de mettre en œuvre au bon moment - en fonction de l'évolution de chaque personne - les techniques de prise en charge nécessaires à la prévention et à la limitation des conséquences de l'atteinte musculaire de la dystrophie musculaire de Duchenne.

 

Un traitement par des corticoïdes peut prolonger la période de marche et réduire le risque de développer une déformation du dos (notamment une scoliose). Des mesures complémentaires sont souvent recommandées (vitamine D et calcium, suivi diététique...) pour minimiser leurs effets secondaires.

Un suivi cardiologique régulier est nécessaire, afin qu'un traitement adapté soit mis en route si des signes cardiaques sont détectés par les examens médicaux.

La prise en charge orthopédique entretient la souplesse et l'amplitude des mouvements ; elle prévient ou limite la progression d'une déformation de la colonne vertébrale (scoliose).

La prise en charge respiratoire commencée dès les premiers signes d'une atteinte respiratoire permet de conserver des capacités pulmonaires optimales.

Les difficultés scolaires peuvent être en lien avec une atteinte cognitive spécifique. Un bilan neuropsychologique permet de repérer les points forts et les points faibles de l'enfant ou de l'adolescent afin de choisir quelles stratégies adopter pour compenser ses difficultés et adapter les apprentissages scolaires.

Le conseil génétique permet d'informer et d'accompagner une personne, ou une famille, confrontée au risque de développer ou de transmettre cette maladie.

 

Un réseau de consultations expert

La prise en charge de la dystrophie musculaire de Duchenne se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires spécialisées dans les maladies neuromusculaires, réunissant les compétences d’un neuropédiatre, d’un médecin de rééducation (MPR), d’un généticien, d’un kinésithérapeute, d’un ergothérapeute, d’un diététicien et d’un psychologue.


Source du texte : afm-telethon
Le texte a été volontairement raccourci.